Le texte de Claudia Pelletier traite de manière générale de l’anorexie chez les jeunes adolescents. L’auteure focalise ses arguments sur les filles souffrant de cette maladie : elle démontre que ces dernières nuisent à leur croissance et à leur santé en faisant preuve de mauvaises habitudes alimentaires, et atteste que ce sont les médias qui déforment leur perception de la beauté et les incitent à vouloir perdre du poids de manière drastique et dangereuse. Le but de l’argumentation est de souligner la gravité de l’anorexie auprès des enfants en expliquant les effets nocifs et les causes de ce trouble. On apprend dans la conclusion que Claudia vise à convaincre le lecteur de l’importance de la lutte contre l’anorexie par le biais de diverses solutions : elle croit notamment que les parents devraient s’impliquer dans la vie de leur jeune pour éviter cette affliction, par exemple en les éduquant de sorte qu’ils ne soient pas facilement endoctrinés par les médias.
Pour ce qui est de la thèse du texte, celle-ci n’est pas énoncée clairement dans l’introduction et n’apparaît que vaguement dans la conclusion (« il est important de trouver des solutions pour aider ceux qui souffrent de cette maladie. » ou « Elles doivent changer leurs perspectives… » pourraient constituer des thèses, mais ça pourrait aussi bien être autre chose compte tenu des arguments). Puisque la thèse est difficile à cerner, l’opinion n’est pas tout-à-fait claire non-plus et conséquemment, le tout ressemble plutôt à un texte explicatif sur l’anorexie. De plus, Claudia amène son sujet en disant que cette maladie est répandue parmi les jeunes filles, puis pose la question suivante : « Une simple frayeur à l’adolescence? » Ceci induit le lecteur en erreur quant au contenu du reste du texte car le sujet posé n’est pas en lien avec l’argumentation. D’autre part, le sujet divisé ne révèle qu’en partie ce dont discutera le texte et est donc incomplet (il ne parle que du sujet du deuxième paragraphe du développement, soit l’influence des médias, en omettant le premier paragraphe). En gros, le début du texte manque de limpidité.
En ce qui a trait aux arguments, s’ils en sont (car la thèse est inconnue et ne peut être que supposée), la cohérence varie d’une section à l’autre : le premier paragraphe est tout de même bien construit, les idées se suivent et sont appuyées d’une référence d’autorité ainsi que d’une statistique et de plusieurs faits, mais il manque une phrase de conclusion pour résumer l’argument et le solidifier. Le deuxième paragraphe, pour sa part, pourrait être grandement amélioré : Claudia débute en affirmant que les médias sont à blâmer dans toute cette affaire, mais les faits et les preuves qui suivent n’appuient pas l’idée initiale. Sans être totalement sans rapport, ils ne démontrent pas ce qu’elle semblait vouloir dire en début de paragraphe. Aussi, encore une fois, il y a absence de conclusion partielle.
Dans sa conclusion, l’auteure dégage soudainement une impression de confiance et de logique, qui remplace l’hésitation et l’ambiguïté précédentes, et qui aurait dû imprégner son texte au complet. C’est comme si un texte explicatif devenait subitement un texte argumentatif, car la conclusion est bien structurée, comportant une opinion, des solutions et une ouverture; seule la thèse semble toujours manquer à l’appel. Tout ceci fait que la conclusion n’est pas vraiment en lien avec l’introduction, alors elle ne peut remplir son rôle de récapitulation et de fermeture adéquatement.
À présent, examinons l’enchaînement et la fluidité du texte, ainsi que le langage utilisé. Le sens de certains passages demeure flou dans l’esprit du lecteur car il y est difficile de discerner ce que Claudia tente de communiquer. Ceci est souvent dû à un manque de liens entre les idées. Par exemple, lorsqu’elle écrit : « L’environnement culturel et social des enfants vient aussi ce lien. » et qu’elle continue avec un sondage sur les filles voulant perdre du poids (n’ayant pas préalablement expliqué la première phrase), les idées ne se suivent pas, ce qui provoque une confusion. Par ailleurs, malgré le fait que le vocabulaire emprunté soit admirable, certaines erreurs grammaticales ou structurales affectent parfois la facilité de lecture, et une plus grande utilisation de marqueurs de relation conférerait une meilleure régularité au texte. Enfin, le titre est approprié, quoique formulé de manière légèrement douteuse (« doux âge »), mais aisément corrigible, et il sied bien au sujet étudié.
Dans l'ensemble, c'est principalement la structure du texte qui est à revoir et à perfectionner pour qu'elle ressemble plus à celle d'un texte argumentatif. Il y a du potentiel; simplement, il faut réorganiser les faits et les preuves déjà présents autour d'une thèse et d'une argumentation solide, où l'opinion est claire. Ainsi, le lecteur pourra facilement suivre le fil des idées de l'introduction à la conclusion, qui achèvera le processus argumentatif en le convainquant grâce à la réitération et au renforcement final.